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vendredi 31 mai 2013

Cauchemars

Bonsoir à tous,

Ce soir pas de coup de gueule. Ce soir je vais tenter de changer de registre et essayer d'exorciser par l'écriture, ce qui pourrait pour certains s'apparenter à de vieux démons.
Pourquoi pour certains? Parce que parmi les croyances et surtout les certitudes de la plupart des gens, cauchemarder est une véritable torture. Et bien une amie qui semblait avoir raison tant elle voyait clair en moi, me trouvait "complexe".

Je lui suis certainement. sans doute par ma façon d'approcher mes propres réactions, mes propres sentiments.
Je penses que la majorité d'entre nous ne voit que le coté basiquement simple d'un cauchemar, alors qu'au bout du compte il ne s'agit que d'un rêve qui tourne mal.

Pour vous permettre de comprendre avec un peu plus de précisions ce que je suis , je me dois de commencer par le début.

J'ai cauchemarder très jeune, je devais avoir 5 ans lorsque ma première expérience à eu lieu, et ce qui est étrange c'est que je m'en souvienne encore après toute ces années.

En voici les grandes lignes. Il s'agissait d'une nuit comme toute les autres, nous habitions dans un petit appartement avec mes parents et mon cadet de frère, au dixième étage d'un immeuble en plein coeur d'Aulnay sous bois.

Mon frère et moi dormions dans la même chambre, lui dans un lit à barreaux comme c'est le cas pour beaucoup de jeune enfants, et moi je commençais mes premières nuits dans un lit de "presque" grande personne.

Le cérémonial du couché, comme dans la plupart des familles, venait de se terminer, notre mère avait éteint la lumière de la chambre après nous avoir embrassé.

La nuit pouvait commencer somme toute. Je me souviens que j'avais une aversion totale pour cette chambre dont les mûrs étaient couvert d'un papier peint comme on en trouvait dans les années fin 70 début 80, et dont les hideux rideaux orange m'ont permis d'avoir la certitude que plus tard, dans ma vie d'homme, je n'en achèterais jamais.

La nuit avançait et mes parents finirent par aller dormir.

Puis, tard dans la pénombre, un bruit me réveilla en sursaut. Le soucis c'est qu'il m'est  impossible de savoir si j'avais "rêvé" ce bruit ou si il avait été bien réel.

Quoiqu'il en soit, la peur me dicta l'éventualité pour moi d'aller rejoindre mes parents dans leur lit. Dans leur chambre (je le précice car cela à une importance pour la suite). Et puis sur, vous pouvez vous en douter, du haut de mes 5 ans je n'ai pas résister très longtemps à cette appel. A peine 3 secondes 30.

Je sais aujourd'hui que j'ai fait une erreur, car ce qui à suivi me marque encore. Je me demande toujours si ce que j'ai vécu cette nuit n'était qu'un simple cauchemar ou bien une réalité, que mon propre cerveau, terrorisé, avait finalement réussi a créer.

J'entrais donc dans la chambre de mes parents, qui, eux dormaient profondément.

Je me glissa sous les draps cherchant la protection maternelle. La chambre de mes parents avait une décoration plutôt simple mais sympathique, on s'y sentais bien, mon frère et moi, et il n'était pas rare que nos parents nous retrouve le matin, allonger sur le linoléum, l'un derrière l'autre, nos corps dans la direction de la porte d'entrée de la chambre de ces derniers.

Mais ce soir, j'osais rentrer dans ce lieu qui ne nous était autorisé que pour y regarder la télévision, le samedi soir, ou le mardi soir la messe télévisuelle du club disney, qui à cette époque, si ma mémoire est bonne, était animée par Douchka.

Dans cette chambre trônait la télévision, toute petite , mais en couleur. Le lit de mes parents, Marron, avec un matelas en mousse, était rassurant, moins ergonomique que ce que l'on trouve aujourd'hui, mais ce soir la ça n'était franchement pas la priorité.
Dans le coin opposé ou je trouvais ma place, je pouvait voir le grand cheval blanc à bascule sur lequel il nous arrivait de jouer, et tout au bout, entre ce cheval et l'angle de la pièce, un grand Ficus qu'affectionnait particulièrement ma mère, et qui devait nous suivre quelques années plus tard dans notre déménagement pour la Bretagne.

Je me rendormi alors, mais pas profondément, il me semblait que j'étais dans cette phase entre le sommeil et l'éveil. Et je puis vous dire que les poils sur mes bras et cette sensation de froid glacial qui transperca mon corps lorsque j'aperçut  une forme, bougeant près du ficus me permit de croire que j'étais bel et bien réveillé.

C'est drôle car en écrivant ce moment, il remonte très clairement dans ma mémoire, et bien croyez moi, ou pas, mais je ressent la, à cette instant, les même sensations. Cette peur que l'on aime avoir lorsqu'on se dit que l'on va faire une séance de spiritisme avec des amis. Une forme d'excitation mêlée d'une peur que l'on ne peu réfréner.

Je me souviens avoir mes yeux grand ouvert, mais était ce mon cauchemar ?
Puis cette forme c'est déplacé, elle a fait le tour du lit, pas lentement comme on pourrait l'imaginer, non...elle à littéralement fondu sur moi. Je ne pouvais plus bouger, tétaniser par la peur, je me rappel clairement avoir voulu hurler mais aucun sons ne sorti de ma bouge. Cet "être" pris alors mes cheveux à pleine main. Il me tira tellement forte les cheveux que je cru un moment qu'il souhaitait m'entrainer avec lui, la bas, derrière ce Ficus.

Puis d'un coup, j'hurla. réveillant mes parents. Il n'allumèrent pas la lumière instantanément, je m'en souviens car cela me permit de voir la forme partir à toute vitesse de la ou elle était venu.
Mon calvaire fut enfin terminé.
Mais jamais, et encore aujourd'hui, je ne pourrait expliquer pourquoi, le lendemain matin, mes cheveux me firent tant souffrir.

C'est sans doute à ce moment que j'ai compris que ce qui ne me tuait pas pouvait me rendre plus fort, car après ce rêve, à 5 ans à peine, je me suis créer un "ami imaginaire" sous l'apparence d'un grand fantôme, qui, chaque soir ou je sentais que cet être qui m'avait fait souffrir de peur, s'approchait, pouvait me protéger.

C'est après cette nuit la que j'ai commencé à maitriser mes rêves et mes cauchemars. Je n'ai jamais cessé.
D'ailleurs, souvent le soir, lorsque je ne trouves pas le sommeil, je me crée le même scénario d'angoisse pour m'endormir.

Je m'approche d'une maison, une vieille maison au style très "américain", en bois, imposante. Je sens et j'entends le vent soufflant terriblement fort dans le feuillage des arbres du parc de cette demeure.

Une envie irrépressible d'entrer dans cette maison, me pousse à franchir la petite barrière en bois qui fait office de portail.

je m'approche de la porte, je ressens chaque détails de la scène, chaque sons, chaque odeurs, et même la chaleur de ce vent du sud. Je saisis la poignée de porte, ronde, dans mes mains, j'entends des bruits de grincements qui viennent de l'intérieur de la maison. Puis..........je sombre enfin dans un sommeil profond.

Voila mes amis. Sur ce souvenir, je vous laisses, en vous souhaitant une ...excellente nuit .

Wide .










1 commentaire:

  1. Cher Guillaume, ton histoire m'a rappelé un extrait de " Messieurs les enfants " de Daniel Pennac qui est l'un de mes Auteurs favoris :
    " La pire saloperie que puisse vous faire un cauchemar, c'est de vous donner l'illusion de sa propre conscience et de continuer à en être un ".
    J'ai le sentiment que tu as su dompter le tien au point de t'en faire un Ami que tu convies volontiers à partager tes nuits, une inquiétude que tu as su gérer et apprivoiser la transformant en fidèle compagne rassurante. Un peu comme Daniel Sernine qui écrit :
    " D'être hanté par mes vieilles obsessions, cela me rassure. Mieux vaut un cauchemar apprivoisé que la blessure à vif d'un souvenir récent."
    Bonne soirée et surtout, Bonne nuit...

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